Les fistules digestives

En stomathéapie, nous avons à prendre en charge plus particulièrement les fistules entéro-cutanées (communication d’un organe creux à la peau).

Les fistules digestives sont souvent post chirurgicales, ou liées à un processus évolutif d’une pathologie particulière comme la maladie de Crohn, voire post traumatiques.

Les fistules digestives se traduisent par l’issue du contenu intestinal par un orifice cutané.

Elles constituent toujours une complication survenant brutalement et s’extériorisant à des emplacements souvent d’accès peu aisé.

Les problèmes rencontrés sont d’importance variable selon la hauteur de la fistule sur l’appareil digestif. Il faut tenir compte :

  • des lésions cutanées qui sont dûes à l’agressivité du liquide digestif ;
  • des difficultés de mise en place d’appareillage de recueil ;
  • de l’importance de la perte de substance à laquelle doit s’adapter la grandeur des appareillages ;
  • des possibilités du service.

Tous ces problèmes entrainent des répercussions psychologiques chez le malade dont il faudra tenir compte.

L’infirmière stomathérapeute, en présence d’une fistule digestive, met en place une démarche de soins :

  • Recueil des données concernant :
    • le malade, ses habitudes de vie, les connaissances de sa situation pour identifier ses ressources ou ses difficultés ;
    • la maladie, l’origine et/ou la cause de la fistule, le projet chirurgical.
  • Pose des objectifs à court et moyen terme.
  • Évaluation régulière et modification des actions si nécessaire.
  • Continuité des soins :
    • Soins techniques : il faut recueillir les liquides, les quantifier, protéger la peau péri-fistulaire, guérir les lésions éventuelles, car, de leur guérison, dépendra peut-être la réintervention.
    • Soins relationnels : il faut fixer les étapes, donner au malade des notions de durée. Une relation d’aide doit être mise en place, en raison du choc émotionnel lié à cette complication.
    • Soins éducatifs : dès que son état le permet, le malade peut participer aux soins.
  • Alimentation : il est nécessaire que le malade soit conscient de l’importance d’un apport énergétique élevé qui peut nécessiter la pose d’une sonde ou une alimentation parentérale.
  • La vie à domicile : dans certaines situations, il peut être envisagé le retour à domicile avec un suivi régulier en consultation de stomathérapie, même si les soins sont assurés par une infirmière à domicile.

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Dossier « Les stomies chez l’enfant« 

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